RORO  ER SAOZ

Ancien sous-lieutenant appelé

du 2ème Bataillon de Zouaves dans l'Oranais

Ancien de l'Ecole Militaire

de Cherchell

Nommé Officier à 21 ans

et 1 mois

Carte de Combattant

Deux décorations

Reconnaissance de la Nation

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Humoriste

Ex candidat Radical à la Mairie de Paris 8°

Site:www.roroersaoz.com

 

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LETTRE OUVERTE

à ARTE

et MARIE-MONIQUE ROBIN

11 Septembre 2004

 

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"Dès les années 60,

l'armée française a exporté

dans le monde entier

une de ses "inventions"

expérimentée en Algérie,

visant à éliminer

les opposants politiques"

est-il écrit

dans le supplément TV

du Parisien,

pour présenter

votre émission

sur ARTE,

le 8 Septembre 2004.

 

Comme si l'Humanité

avait attendu

l'Armée Française

en Algérie

pour faire disparaître

des opposants aux régimes

politiques.

 

Louis XIV

et son masque de fer,

nos prisonniers

en Indochine,

les prisonniers américains

au Vietnam

et même les disparus

sur les photos truquées

de l'URSS …

 

Ce sont les communistes soviétiques

qui ont inventé la dialectique historique

de la "Guerre Subversive",

où il est plus important

de gagner la population

à sa cause

que de conquérir du terrain,

avant tout

dans une première phase.

Par la propagande,

par le noyautage

des institutions,

par la calomnie

sur les opposants,

par la terreur,

par la guérilla.

J'en oublie mes cours

de l'époque.

 

La population musulmane algérienne

a été manipulée et abusée,

politiquement.

 

Le Parti Communiste est fort en France,

inféodé à l'URSS,

en ces années 50.

L'Armée Française

a combattu

une action idéologique.

 

En partant

de votre  argument,

vous ne mettez en lumière qu'une action,

 qui est une réaction

dans un contexte mondial.

Tout comme un photographe

qui fait un gros plan

d'un personnage,

alors qu'un plan d'ensemble

montrerait

un groupe de personnes

différentes.

 

Si notre Guerre

" antirévolutionnaire"

ou "antisubversive"

a été concrétisée en Algérie,

c'est parce que

notre armée s'est adaptée

à ce genre d'action

à la suite de sa déroute

en Indochine,

face aux communistes.

Ce qui est surprenant

pour une institution

aussi lourde à gérer,

habituée

comme les autres armées

à des conflits conventionnels

de type 39-45.

 

En Algérie,

notre Armée a formé involontairement

nos adversaires

de tous grades,

donc nos déserteurs,

tandis que l'URSS a formé dans ses écoles

et conseillé sur le terrain

les cadres du FLN,

à cette guerre subversive.

 

Je ne suis pas un historien.

Mais en ne prenant

que le deuxième volet

de cette construction,

vous tronquez la Vérité

et nous faites passer

pour des maîtres

dans l'art d'une guerre d'innovation.

 

A l'Ecole Militaire de Cherchell,

j'ai reçu une formation contre révolutionnaire,

et de contre guérilla,

en tant qu'Officier

de Réserve,

appelé du contingent,

pour l'application

des préceptes

de police commune

envers les populations

et de combat

dans les opérations

contre les rebelles,

souvent

identifiés et répertoriés,

avec des droits

et des devoirs.

Il n'a jamais été question

de sévices,

d'exactions

ou de tortures.

 

L'honnêteté n'est pas médiatique.

 Seules,

quelques crapules minoritaires

vous intéressent.

 

 

J'ose dire

que l'Armée se considérait

comme en Corse,

au Pays Basque

ou en Bretagne.

 

Nous étions des gamins

d'à peine vingt ans,

issus des campagnes

de la France métropolitaine fortement rurale

de 1950,

tout comme celles d'Algérie.

 

Il est tentant

pour tout commandement militaire

d'essayer de connaître

les intentions

et les mouvements

de l'ennemi.

Ce rôle est confié

aux "Services Spéciaux"

des cabinets ministériels

et des états-majors militaires.

Les officiers

de renseignements compétents,

tout comme les policiers,

sont bardés de diplômes

en criminologie,

en psychologie

et en droit.

Oui,

le droit fait aussi partie

de leurs interrogatoires.

Le droit des suspects, évidemment.

 

La justice d'une démocratie

a les moyens de condamner

des psychopathes pervers qui s'y glisseraient.

 

Les Services de Renseignements des Armées

de tous pays

sont de petites cellules

qui existent depuis toujours.

Et au plus haut échelon des structures:

division, armée, ministère…

 

On ne fabrique pas

un officier de renseignements

en quelques semaines, comme nous.

Il lui faut des cours,

une intuition,

une expérience

et une maturité d'esprit

pour rechercher,

obtenir,

exploiter

un renseignement utilisable,

tout en le recoupant.

Ce n'est pas la capacité de tout un chacun.

Ni de moi.

Même si mon chef de corps m'a bombardé

Officier de Renseignements

en désespoir de cause

pour sureffectif

dans ses unités combattantes.

Les rebelles n'ont pas souffert,

grâce à mes incompétences.

 

Par la carence des politiciens

à résoudre

ces troubles graves,

l'Armée a reçu une mission

de "maintien de l'ordre".

Les Officiers

de Renseignements

sont devenus

des Officiers de Police Judiciaire.

Ces officiers n'ont eu

qu'un petit pas à franchir

pour devenir

des forces de Police

Politique.

 

L'Armée de conscription était sur le terrain,

pour sa surveillance

par le quadrillage

et pour des opérations d'interception.

 

Pour lutter

avec  la même mobilité

que les rebelles,

l'armée a créé

en plus

quelques commandos

de quelques hommes

avec pour seul objectif

de se fondre dans la nature

afin de repérer

les déplacements

et de déclencher

ces opérations.

 

Les détenteurs de "gégène"

ne couraient pas les djebels.

La "gégène",

matériel de transmissions,

très lourd à installer

par plusieurs servants,

était le privilège

du haut commandement.

 

A titre d'information,

pour ma section

de 32 hommes,

je devais être doté d'appareils portables,

pour mes liaisons

avec mes groupes

de combat,

et d'un appareil à dos,

pour mes liaisons

avec le commandement supérieur

de ma compagnie.

Je n'ai jamais vu

la couleur

des appareils ad hoc.

Ma grande gueule

m'a permis

de lancer mes ordres

jusqu'à 300 mètres

 

Manquant de matériel,

la France a dû acheter

les surplus américains

de la guerre 39-45,

pour attaquer et poursuivre ce conflit.

Certaines armes

et nos quelques véhicules

étaient américains.

A titre personnel,

j'avais un casque américain,

que je préférais au français, d'ailleurs.

On a fait ce qu'on a pu.

 

Le grand chambardement

de l'arrivée de De Gaulle

au pouvoir

n'a fait que précipiter

la scission dans l'Armée,

surtout de métier.

Les "pour". Les "contre".

Puisque tout le monde

était en politique.

 

L'Armée de conscription,

sur le terrain,

n'a pas vécu les affres

du doute

et du choix.

Elle est restée l'Armée

de la République,

respectueuse

de la Nation

et de toutes les populations.

 

L'Algérie est devenue algérienne.

Certains étaient contents.

D'autres n'étaient

pas contents.

 

Suite à des accords politiques glauques

entre les Etats,

certains putschistes d'Alger

ont été sortis des prisons

pour accompagner

des instructeurs militaires

afin d'instruire

de futurs tortionnaires

en Amérique du Sud.

Les Anglais ont conseillé

les Bédouins.

Les nazis allemands

ont conseillé les états

du Moyen Orient

et d'Amérique du Sud.

Les Américains

ont conseillé

les Vietnamiens,

les Iraquiens,…

L'URSS

a conseillé

tous leurs sympathisants.

 

Y a-t-il

une "école française"?

Le rictus de Messmer est révélateur.

Il donne le coup de grâce

à l'un,

pour tous,

des exécuteurs

des basses œuvres:

"Ce n'est pas un penseur".

Le politique

se fout de la gueule

des larbins.

Un journaliste est protégé par son statut

pour le dire.

Le simple citoyen

est à la merci

du "Secret d'Etat".

Je n'ai pas envie d'emmerdes.

 

Je suis innocent.

 Je ne suis pas

un tortionnaire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Roro er Saoz